Bon bah je commence.
Je précise que j'ai accouché très très rapidement pour un premier
. Top chrono, 2h45 entre le moment où j'ai perdu les eaux et le moment où Valéry est né
.
Le 28 mars 2004 : je perds le bouchon muqueux. Je vais à la maternité car ça ne ressemble pas à ce que j'avais lu. C'est plutôt rouge sang alors je m'inquiète. A la maternité, on me rassure et on me fait un monitoring. Je suis dilatée de 1cm. J'ai des contractions indolores comme tout au long de ma grossesse, mais la sage-femme ne les voit pas sur le monitoring, ce ne sont pas les contractions du travail, alors elle me renvoit chez moi. Mais elle me dit quand même qu'elle pense me revoir dans les 48h, ce que j'espère car je suis super impatiente de rencontrer mon bébé.
Dans une salle à côté, pendant qu'on me fait le monitoring, une autre femme est en train d'accoucher. Ses gémissements me donnent des sueurs froides. La sage-femme me précise qu'elle ne voulait pas la péridurale, mais que maintenant elle la veut et que comme on est dimanche, ben elle doit attendre que l'anesthésiste se déplace. (c'est une petite maternité où l'anesthésiste est dispo 24h/24 (cool) mais avec un dépassement d'honoraires (moins cool). Moi qui avait envisagé la possibilité d'accoucher sans péridurale si ça pouvait être supportable, je me dis que je vais la prendre (oh la trouillarde
).
Le 29 et 30 mars 2004 : j'ai des contractions indolores comme d'habitude. A 17h, je fais la sieste
. Et bizarrement à partir de ce moment là, je ne sens plus aucune contractions, je pète la forme. Le soir au moment de me coucher, il est 0h55, je dis à mon mari que ce n'était pas encore le bon jour. La sage-femme et ses prédictions...
. J'éteins la lumière et soudain, je sens et on entend un gros
Poc. Il est 1h du mat, je viens de perdre les eaux. Je m'expulse du lit à une vitesse impressionnante (moi qui avait du mal à me lever
) pour ne pas mouiller le lit. On me suis à la trace dans l'appartement
. Moi qui pensait qu'une serviette hygiénique ferait l'affaire, j'ai besoin d'une serviette éponge. Je prends une douche et on part.
On arrive à la mater à 2h. Je suis dilatée de 1cm comme le dimanche, mais c'est trop tôt pour la péridurale
. Les contractions commencent à devenir super douloureuses. J'essaye de me relever, mais rien ne me soulage. Mon mari essaye de m'aider à faire la respiration, mais je l'envoie promener
, il ne va pas au même rythme que moi, ça m'énerve
. Je gémis, me tortille dans tous les sens. La sage-femme revient. Je suis à 3cm. On va enfin pouvoir appeler l'anesthésiste. Mais bon c'est de pire en pire
. Les contractions sont très très rapprochées et en plus il y en a toujours une résiduelle qui m'empêche de me remettre entre chaque. Je crie, je hurle (comme une truie j'y repense :) )
On m'entend dans les étages il parait
.
J'ai envie de pousser, la sage-femme me dit de ne pas le faire et puis elle se ravise, m'encourage à faire tout ce qui me soulage, elle m'aide pour la respiration. Elle est géniale. (elle est plus à mon rythme que mon mari
) Elle me dit que je gère super bien, mais moi j'ai l'impression que c'est abominable. J'ai trop mal, j'ai envie que ça s'arrête, qu'on prenne ma place. Le mot "mourir"me vient à l'esprit, quand est-ce qu'il arrive l'anesthésiste
. Je suis complètement désemparée, mais bon je ne peux pas reculer. Les contractions s'enchaînent, mais elle ne peuvent pas me laisser tranquille 1mn ?!!!!! La sage-femme veut me préparer à accoucher car en 30mn je suis passée de 3 à 10cm.
Je ne veux pas. Je lui dit : Non pitié.
A ce moment là, l'anesthésiste arrive.
Mon SAUVEUR. Et là bizarrement, je me contrôle super bien, il peut me faire sa piqûre sans que je bouge (avec mes contractions qui étaient insoutenables quelques minutes auparavant, c'est fou le pouvoir de l'esprit
) . Il me fait une rachianesthésie car c'est trop tard pour la péridurale. Rahhhhhhhh, le pied......
A partir de ce moment là, on peut me faire tout ce qu'on veut, je m'en moque. Je suis au paradis.
On me dit de pousser. Forcément je ne sens plus rien avec la rachi. La sage-femme m'appuie sur le ventre, mais je me débrouille quand même pas trop mal. Mais bon, la gynéco n'arrive pas à tourner la tête de mon bébé pour qu'il puisse bien passer (il a une grosse tête). Elle prend les forceps, me fait une épisio. (je men fiche je vous dis). Mon mari me dit qu'il arrive. Et mon bébé sort.
Elle me le met sur le ventre. Mais bon, ce qui m'étonne c'est que ça ne me fait pas comme ce que j'ai lu plus d'une fois, qu'on ressent un bonheur intense. Je suis la plus heureuse du monde, mais mon bébé est là sur moi, et j'ai plus envie de penser, mais t'es qui toi ?? Plus dans le sens où je ne réalise pas ce qui vient de se passer, ne vous inquiétez pas. Qu'on est 3. Que je suis enfin maman. On fait couper le cordon à mon mari, mais ça je ne m'en souviens pas et ça me gêne un petit peu. J'étais complètement à l'ouest, j'ai eu une absence de quelques secondes. Trop d'émotions. La douleur a été trop intense et enfin c'est fini. Pour moi car mon mari a été traumatisé encore pendant 24h de m'avoir vue autant souffrir
.
Au fait j'ai oublié de dire : Il est 3h45 du mat.
On fait quelques soins à mon bébé et la sage-femme me le redonne. Elle m'aide pour la mise au sein. Trop mignon.
La gynéco dit à la sage-femme que pour le prochain (on n'est pas pressé) il faudra envisager un déclenchement ou alors mon mari devra apprendre à accoucher
car j'ai accouché aussi vite qu'un 3ème.
En attendant, j'ai la nostalgie de mon accouchement. J'y repense très souvent. CE moment où mon bébé est venu au monde. Ouh lala. Et dire qu'il va avoir 1 an. Que le temps passe vite.
Aujourd'hui, je me dis que je prendrai la péridurale pour le prochain. Mais est-ce que ça sera possible ??? car je risque d'accoucher encore plus vite !! Est-ce que j'aurai le temps d'arriver à la maternité ??? Je me pose beaucoup de questions. Enfin on verra bien en temps voulu.
Ouf, c'est long. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.